LES BUNKERS

3 façons de financer son ecommerce sans s’endetter

Lorsqu’on parle de financement, on pense immanquablement aux institutions financières qui pourraient nous accorder un prêt. Même s’il s’agit d’une façon de faire qui peut être avantageuse, et parfois même nécessaire, il existe plusieurs alternatives qui peuvent nous permettre de financer un projet de ecommerce sans avoir à sortir un sou de sa poche ou contracter de dettes.

L’argent, le nerf de la guerre

Ce célèbre dicton vient du fait que, à travers l’histoire, les guerres étaient souvent des gouffres financiers: l’approvisionnement en armes, en équipements divers, la solde et le ravitaillement des armées faisaient en sorte qu’on avait très peu de chance de sortir victorieux d’une guerre si on y entrait les coffres vides.

En affaires, c’est un peu le même principe.

Sans ressources financières, on ne peut pas aller bien loin et on a besoin d’un minimum de capital si on compte s’établir, se promouvoir efficacement et se démarquer de la compétition.  

Traditionnellement, financer son entreprise c’était un peu comme s’acheter une maison. Il fallait idéalement se lancer avec un bon “cash down”, essayer de trouver des partenaires ou des investisseurs pour répartir les frais et emprunter le reste au prêteur qui offrait les meilleurs taux et conditions.

Bien entendu, chaque entreprise est unique et a des besoins financiers spécifiques, mais il est souvent possible d’utiliser d’autres méthodes pour financer son projet, en partie ou en totalité.   

Dans le cas d’un ecommerce, on peut parfois revoir son plan d’affaires et développer l’entreprise en faisant du “bootstrapping”, ou bien utiliser son audience et financer son projet grâce à une prévente ou encore utiliser une plateforme de sociofinancement.

Je vous propose donc de prendre un moment pour réfléchir à votre modèle d’affaires pour voir si l’une ou l’autre de ces options pourrait être envisagée.

Bootstrapping

En entrepreneuriat, le bootstrapping (ne pas confondre avec le framework Bootstrap) consiste à lancer une entreprise qui s’autofinancera, sans investisseur ou aide financière externe. C’est un modèle qui permet à l’entrepreneur d’avoir un contrôle total sur son entreprise et de minimiser les risques financiers, mais qui demande en revanche une grande flexibilité et capacité d’adaptation.

L’idée est de commencer petit et de minimiser les dépenses et investissements de départ tout en développant un produit qui a un grand retour sur investissement. Cette façon de procéder permet de récolter des profits intéressants et d’en réinvestir une partie pour le développement de l’entreprise afin d’assurer sa croissance.

Réduire les dépenses

L’un des grands avantages d’avoir une entreprise en ligne, comme un ecommerce, est la possibilité de tout faire à partir d’internet; dans ce cas-là, pas besoin de louer et meubler un local qui a pignon sur rue et d’en assumer les frais connexes. Ce simple fait permet de s’éviter un énorme fardeau financier.  

Pour ce qui est de la boutique en ligne, il faut aussi savoir que ce n’est pas nécessaire d’attendre d’avoir un site web complet avec des centaines de produits en ligne avant de se lancer. Les marketplaces sont les endroits tout indiqués pour débuter et ne demandent pratiquement aucun investissement, car les commissions sont généralement récoltées au moment de la vente et les frais d’utilisation sont chargés selon le volume des ventes.

Une simple page de vente de type “landing page”, qu’on peut réaliser très facilement grâce à un service comme Leadpages (ou Ontrapages si on veut vraiment réduire les dépenses et garder ça au minimum), peut très bien faire l’affaire pour débuter.

On peut donc mettre ses produits en ligne et commencer à vendre très rapidement et avec un budget variant de 0$ à 500$ selon les services pour lesquels on décide d’opter.

Il faut donc ensuite s’attaquer à réduire les dépenses pour l’approvisionnement.

Produit minimum viable

L’une des façons les plus efficaces de réduire les dépenses au moment du développement et de la conception est de développer un produit minimum viable (MVP), c’est-à-dire la version du produit qui serait la plus simple, la plus rapide et la moins coûteuse à produire. Au moment où on constate que le produit peut être vendu tel quel, on doit le mettre à vendre, même si on ne considère pas qu’il soit “complet” ou “parfait” selon nos critères.  

Cette façon de faire permet non seulement d’en minimiser les coûts, mais également de récolter le plus rapidement possible les commentaires des clients afin d’adapter le produit pour qu’il corresponde réellement à leurs attentes, leurs désirs et réponde mieux à leurs besoins.

Il s’agit donc également d’une excellente façon de tester le marché pour s’assurer de développer un produit dont les clients veulent réellement plutôt que de créer un produit et le perfectionner jusqu’à sa version finale pendant des mois, voire même des années, avant de pouvoir le mettre en marché sans réellement savoir si les acheteurs seront satisfaits, ou même au rendez-vous.

Il s’agit d’une stratégie mise de l’avant par Eric Ries dans son ouvrage “The Lean Startup” qu’on vous recommande fortement si vous êtes intéressé par le développement d’entreprise et les startups modernes (il était également le livre du mois de mai dans le bookclub de La Tranchée, cliquez ici pour voir ce qu'on en a pensé!).

Sociofinancement

Le sociofinancement (ne pas confondre avec sociodon) consiste à demander du financement à la communauté, le plus souvent par l’entremise d’une plateforme spécialisée, en échange d’une ou plusieurs contreparties. On peut, par exemple, récolter les dons de 5$, donner 10% de rabais à ceux qui donneront 10$, donner un exemplaire du produit à ceux qui donneront 50$, etc.

La plateforme de sociofinancement met à notre disposition différents outils pour mettre en ligne notre pitch de vente, fixer un objectif monétaire à récolter pour que le projet puisse aller de l’avant et diffuse notre projet sur sa plateforme en échange d’une commission lorsque l’objectif est atteint.  

Voici quelques-unes des plateformes les plus populaires au Québec:

Si on décide de se lancer dans une campagne de sociofinancement, quelle que soit la plateforme choisie, il est absolument primordial d’être très bien préparé.

La campagne est en effet de très courte durée et, si l’objectif n’est pas atteint, plusieurs plateformes remboursent les contributeurs et le projet ne récolte pas d’argent. Il faut donc promouvoir le projet le plus efficacement possible tout au long de la campagne, que ce soit par une stratégie de marketing par courriel, de la publicité et promotion sur les médias sociaux, des événements médiatiques, etc.

Prévente

Lorsqu’on lance un produit à vendre en ligne, une prévente est toujours une bonne idée. Elle peut permettre de 1) récolter les fonds nécessaires pour financer la production, en partie ou en totalité, et 2) valider l’intérêt du produit dans le marché.

On a beau avoir fait d'innombrables sondages, consulté des statistiques et récolté les adresses courriel de gens qui ont démontré leur intérêt, il y a une différence entre dire qu’on achèterait un produit et sortir sa carte de crédit pour réellement passer à l’action. Une prévente va permettre de séparer les acheteurs sérieux de ceux qui ne le sont pas vraiment.  

L’une des techniques les plus efficaces consiste à offrir un très bon rabais sur le produit à ceux qui décident de se le procurer lors de la prévente. Après tout, ils investissent dans un produit qu’ils n’ont jamais testé, jamais vu, qui n’a pas encore d’évaluations et qui n’a même pas encore été créé!

Si on est déjà actif sur internet avant de lancer le produit (vente de services, blogue, etc.) on peut se servir de sa liste courriel pour annoncer et promouvoir la prévente. Si on n’a pas encore de liste courriel, il faut absolument commencer à récolter des adresses le plus tôt possible. Ceux qui achètent un produit en prévente sont les premiers qui vont pouvoir offrir du feedback pertinent et ainsi permettre à l’entreprise de faire évoluer son produit et d’établir sa crédibilité, c’est donc primordial de pouvoir les recontacter et faire un suivi avec eux.

Ensuite, on peut en faire la promotion sur les médias sociaux en créant du contenu et des publicités, sur Facebook et Instagram par exemple. Une courte vidéo promotionnelle se prête particulièrement bien à ce type de plateforme.

Vendre des abonnements

L’une des façons de s’autofinancer avec des revenus récurrents et de fidéliser la clientèle est d’offrir des produits sous forme d’abonnement. Ce n’est pas une façon de faire qui convient à tous les produits, mais si on vend des articles que les gens doivent se procurer fréquemment cela peut être une avenue particulièrement intéressante.

Il peut s’agir d’un article envoyé chaque mois, comme dans le club de mesbobettes.ca, ou encore d’une boîte mensuelle dans laquelle on peut ajouter différents produits comme la boîte wonderwoman, l’horloger ou bien tsurprise.

Il s’agit d’articles “surprise”, un peu comme une commande “au choix du chef” qui donne l’impression au client de recevoir un cadeau chaque mois et donne à l'entreprise l'opportunité de faire connaître ses produits et ceux de ses partenaires!

Pour conclure

Le financement est une étape cruciale lorsqu’on se lance en ecommerce, particulièrement au niveau de l’approvisionnement. Selon le produit qu’on désire offrir et le type d’entreprise pour lequel on a opté, il est possible qu’on ne puisse pas passer à côté d’un emprunt.

Toutefois, il existe différentes façons de financer son projet, en totalité ou en partie, de façon à limiter son endettement.

D’abord, on peut développer son entreprise en faisant du bootstrapping qui nous permettrait de nous autofinancer. Pour ce faire, on doit commencer petit, réduire le plus possible les dépenses et développer un produit qui aura un grand retour sur investissement. Pour y parvenir, on peut suivre la méthode lean et mettre au point un produit minimum viable.

Ensuite, on peut utiliser les plateformes de sociofinancement pour introduire notre projet, le promouvoir et utiliser le financement récolté pour aller de l’avant.

Finalement, on peut aussi opter pour une campagne de prévente qui pourrait nous permettre de financer le projet en partie ou en totalité. Le marketing par courriel et la publicité sur les médias sociaux sont les méthodes les plus efficaces pour promouvoir la prévente d’un produit vendu en ligne.

Si vous avez des questions ou commentaires sur cet article, n’hésitez pas à les laisser ci-dessous!

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