Je pense que si tu es remarquable, gĂ©nial ou tout simplement spectaculaire, tu ne devrais mĂȘme pas avoir de CV.
Voici pourquoi: un CV nâest quâune excuse pour te rejeter. Une fois que tu mâenvoies ton CV, je peux dire âOh, il te manque ça!â et boom, on passe au prochain.
Avoir un CV, câest demander Ă se faire mettre dans une grosse machine qui filtre les mots clefs. Câest supplier dâavoir une job oĂč tu nâes quâun engrenage insignifiant dans une Ă©norme machine. Câest peut-ĂȘtre correct pour la personne ordinaire qui veut une job normale, mais est-ce que câest ce que tu mĂ©rites?
Si tu nâas pas de CV, alors quâest-ce que tu as?
Et si tu avais trois lettres de recommandation de personnes que lâemployeur potentiel connait ou respecte?
Ou un projet intĂ©ressant quâils peuvent voir ou toucher?
Ou une réputation qui te précÚde?
Ou un blogue si intĂ©ressant et pertinent quâils nâont pas dâautre choix que de faire un suivi?
Certains vont dire âCâest bien, mais je nâai pas toutes ces chosesâ.
En effet, câest justement mon point. Si tu nâas aucune de ces choses, alors pourquoi penses-tu que tu es remarquable, gĂ©nial ou spectaculaire? De mon point de vue, si tu nâas aucune de ces choses, câest parce que tu as Ă©tĂ© brainwashĂ© Ă agir comme si tu Ă©tais quelquâun de normal.
Les bonnes jobs, les meilleures du monde, celles que les gens sont prĂȘts Ă tuer pour avoir⊠Ces jobs ne sont jamais comblĂ©es par des gens qui envoient leur CV. Jamais.
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Ce que tu viens de lire provient dâun article de Seth Godin et je suis complĂštement dâaccord avec lui.
Si tu veux plus, ton influence et ta réputation représentent ton meilleur levier pour gravir les échelons et vivre ta vie selon tes propres conditions.
Je vais te proposer des idĂ©es qui vont sans doute te sembler intenses, voir extrĂȘmes. Ce que je vais dire ne sâadresse pas Ă tout le monde; on a tous des motivations et ambitions diffĂ©rentes. Mais si tu veux te dĂ©marquer et ĂȘtre reconnu comme un des meilleurs de ton industrie, il faut ĂȘtre intense, il faut aller aux extrĂȘmes.
BĂątir ta rĂ©putation va prendre du temps, mais si tu persistes, tu pourras atteindre le statut dâinfluenceur et, Ă partir de lĂ , TOUT devient plus facile.
Tu connais le âHalo Effectâ? Non, je ne parle pas du jeu vidĂ©o de Microsoft oĂč Master Chief doit dĂ©fendre lâhumanitĂ© contre les Covenants, une race dâaliens vraiment laids et hyper religieux. Ăa aurait Ă©tĂ© cool, mais je parle plutĂŽt du biais cognitif, la tendance humaine Ă penser quâune personne est meilleure que ce quâelle est rĂ©ellement simplement parce quâon lâaime bien. Câest ce qui vient avec une bonne rĂ©putation.
Les chasseurs de tĂȘtes vont tâapprocher avec des offres dâemplois allĂ©chantes, tu vas devenir une source de prospects pour lâentreprise dans laquelle tu opĂšres et tu vas dĂ©velopper une audience prĂȘte Ă te supporter advenant le cas oĂč tu dĂ©cides de devenir un entrepreneur.
Toutes des choses qui vont tâamener une plus grande stabilitĂ© (mĂȘme dans notre Ă©conomie incertaine) ainsi quâun chĂšque de paye plus intĂ©ressant.
Maintenant comment fait-on pour devenir un influenceur? Tu vas voir, câest (relativement) simpleâŠ
As-tu dĂ©jĂ entendu parler des blogues? Non, je ne parle pas des skyblogs que les gamines utilisaient en 2003 comme journal intime public ayant pour mission de sensibiliser le monde Ă la dure rĂ©alitĂ© dâune adolescente blanche et mal comprise.
Je rigole. Câest certain que tu as dĂ©jĂ entendu parler des blogues, ils sont partout! Ăa fait depuis 2008 que tous les experts Google hurlent Ă qui veut bien Ă©couter: âle contenu est roiâ. Au dĂ©but, les gens Ă©taient sceptiquesâŠ
Un blogue? Comme les adolescentes? Tu veux que ma compagnie ouvre un blogue?
Mais aujourdâhui, un consensus sâest formĂ©. Pour ĂȘtre capable de vendre quoi que ce soit, on doit capter et garder lâattention des gens. Et dans un monde comme le nĂŽtre oĂč nous sommes constamment bombardĂ©s de messages publicitaires, faire une publicitĂ© dans le journal ou Ă la radio ne suffit plus.
Lâattention est devenue la monnaie numĂ©ro 1 de notre Ă©conomie. Câest pourquoi les compagnies ont mis leur orgueil de cĂŽtĂ©. Comme ta petite soeur, elles ont un blogue.
Sais-tu qui dâautre devrait mettre son orgueil de cĂŽtĂ© pour faire comme elle?
Toi.
Quelque part en 2007, une jeune femme du nom dâAlexandra Larouche sâouvre un skyblog.
Elle ne savait pas trop pourquoi, câĂ©tait la mode, elle suivait la tendance. AprĂšs avoir parlĂ© un peu de tout et de rien (vous pouvez aller voir un snapshot de son premier blogue ici, elle lâa supprimĂ© et il nâest plus accessible autrement), elle a dĂ©cidĂ© de partir un nouveau blogue (mĂȘme principe pour son deuxiĂšme blogue, vous pouvez le voir ici) qui allait se concentrer sur la mode et le maquillage
Si tu lâavais vu, tu aurais dit âCâest cuteâ pour ensuite penser âmais câest dommage, la vie dâadulte va bientĂŽt te rattraper.â
Aujourdâhui, 190 k personnes suivent sa vie sur YouTube et 154 Â k sur Instagram. Elle possĂšde sa propre collection avec Lise Watier.
La morale que jâen retire nâa rien Ă voir avec un discours motivateur de guru cheap.
âSuis tes rĂȘves! Nâabandonne jamais!â Yeah right...
Lorsquâon publie du contenu sur Internet, on apprend Ă capter et garder lâattention des gens. On apprend Ă vendre une image et servir une audience.
Le conseil du guru nâest pas bon pour la simple et bonne raison que le monde est rempli de gens qui ont suivi leurs rĂȘves, nâont jamais abandonnĂ©, et nâont jamais rien fait de bon.
Je ne veux pas que tu âsuives tes rĂȘvesâ. Ce que je te souhaite, câest dâavoir le succĂšs et la reconnaissance que tu mĂ©rites. Et pour faire ça, tu as besoin dâune audience et tu as besoin de cultiver ton influence.
Voici ce que je te propose: lorsque tu complĂštes des projets intĂ©ressants, que tu mets sur pied des initiatives prometteuses ou dĂ©couvres des stratĂ©gies ou tactiques qui fonctionnent bien, offre ces informations aux autres professionnels de ton industrie. Pas sous la forme prĂ©tentieuse dâun expert qui enseigne la vĂ©ritĂ© absolue, mais sous celle dâun Ă©tudiant, un Ă©ternel Ă©lĂšve de la vie qui partage ses apprentissages sur son chemin.
Si tu dis âIl faut faire les choses comme çaâ avec lâarrogance dâun Kanye West en version pas mal plus pauvre, les autres vont se dire (et avec raison)  âmais pour qui il se prendâ.
EnlĂšve lâĂ©go, lâarrogance, la certitude de ton discours. Explique dâoĂč tâest venue lâidĂ©e, parle du processus pour la mettre en place et donne les rĂ©sultats que tu as obtenus. Laisse le lecteur ĂȘtre le juge de ta grandeur.
Câest possible que tu ne sois pas particuliĂšrement bon pour Ă©crire ou encore habile avec une camĂ©ra. Ne laisse pas tes compĂ©tences te limiter, apprends. On part tous de la case dĂ©part, il nây a aucune honte.
Que ce soit sous forme audio, vidĂ©o ou textuelle, essaie de maĂźtriser la forme et le contenant. Une fois Ă lâaise, demande-toi comment faire pour te dĂ©marquer, bĂątir une audience et gagner de vrais fans. Un article Ă la fois, familiarise-toi avec les listes courriel, le rĂ©fĂ©rencement et le graphisme. Apprends Ă Ă©crire des textes qui vendent, faire des vidĂ©os qui deviennent virales et des visuels qui font cliquer.
Tu peux faire ça chaque semaine, une fois par deux semaines ou une fois par mois⊠Lâimportant, câest de le faire.
Ăa peut ĂȘtre sur ta plateforme (comme un blogue), sur LinkedIn, Facebook, YouTube, Medium, iTunes⊠Prends le mĂ©dia que tu prĂ©fĂšres et fonce.
Il nây a quâune seule rĂšgle: tu dois avoir un nom de domaine.
Lorsque tu publies ailleurs que sur ton propre site web, sache que tu nâes pas chez toi. YouTube ou Facebook peuvent dĂ©cider Ă tout moment de te jeter dehors sans te dire bonsoir.
Ăa coĂ»te 12 $ par an, pas besoin de penser Ă un nom original, achĂšte www.tonNom.com. Jâai fait un tutoriel qui explique comment faire que tu peux visionner en cliquant ici.
Pour les mĂȘmes raisons, tu dois dĂ©velopper un canal de communication direct avec ton audience et couper les intermĂ©diaires.Pour lâinstant, il nâexiste que trois façons de faire: les adresses postales des gens, leurs numĂ©ros de tĂ©lĂ©phone et leurs adresses courriel.
Ă moins que tu ne veuilles envoyer des lettres papier aux gens, il ne te reste que les deux derniĂšres options. Le texto peut ĂȘtre une belle solution, mais les limitations sont trĂšs Ă©levĂ©es, ce qui nous laisse avec la liste courriel.
Peu importe la forme de ton contenu ou lâendroit oĂč il est hĂ©bergĂ©, tu dois toujours faire deux choses:
Donc idĂ©alement, les gens sâabonnent Ă ton infolettre Ă partir de ton nom de domaine! On fait ça en crĂ©ant ce quâon surnomme une page de capture.
Google est le site web le plus populaire du monde et il dĂ©cide en grande partie qui peut joindre le club des sites âcoolâ quâil va afficher dans ses rĂ©sultats.
Plus tu possĂšdes de liens sur Internet qui pointent vers ton nom de domaine, plus il va gagner en autoritĂ©. La mĂȘme page affichĂ©e sur deux sites diffĂ©rents ne va pas apparaĂźtre au mĂȘme endroit dans les rĂ©sultats de recherche. Il y en a un des deux qui va avoir beaucoup plus de trafic que lâautre, simplement parce quâil a une bonne rĂ©putation. BĂątir des liens vers ton site web est pour Google ce quâutiliser ta carte de crĂ©dit intelligemment est pour les banques.
Je ne veux pas aller trop loin dans les dĂ©tails techniques de la crĂ©ation de ta plateforme et du dĂ©veloppement de ton audience. Si ça tâintĂ©resse, jâai rĂ©digĂ© un livre complet sur le sujet que tu peux trouver gratuitement au www.latranchee.com/ebook-blogue.
Si tu veux devenir un influenceur, te faire inviter Ă donner des confĂ©rences prestigieuses, te faire approcher par des chasseurs de tĂȘtes et pouvoir dĂ©truire ton CV Ă tout jamais, la meilleure façon de faire est de dĂ©velopper une audience.
Imagine lâimpact que ça aurait si tu entretenais des relations avec plus de 5 000 professionnels de ton milieu chaque semaine. Tout ça via une infolettre personnelle, drĂŽle, instructive et pertinente.
Imagine ce quâun blogue pourrait tâapporter⊠Lorsque tous les cadres ou employĂ©s de ton milieu cherchent une information sur les moteurs de recherche, que ce soit TOI qui leur donne la rĂ©ponse. Que des centaines de gens te dĂ©couvrent chaque jour sans que tu aies quoi que ce soit Ă faire, et tout ça complĂštement gratuitement!
Imagine que tu deviennes plus respectĂ© et plus populaire que la compagnie pour laquelle tu travaillesâŠ
Tu te demandes sans doute pourquoi est-ce que si peu de gens prennent la peine de développer leur influence si les avantages sont SI incroyables! Comme ma grand-mÚre dit si bien, il y a anguille sous roche!
Tu as raison de douter. Câest pourquoi, au dĂ©but du chapitre, jâai affirmĂ© que tu allais me trouver intense. Je tâai expliquĂ© le principe gĂ©nĂ©ral, qui est trĂšs simple, mais je ne tâai pas encore parlĂ© des efforts que ça demandeâŠ
Une des catĂ©gories du forum de ma compagnie (La TranchĂ©e) se nomme âjournal de progrĂšsâ. Le concept est simple: les gens annoncent leurs objectifs et la communautĂ© fait un suivi avec eux Ă travers le temps. En principe, câest absolument gĂ©nial, mais la rĂ©alitĂ© est un peu dĂ©cevante. Si tu te rends sur la page et que tu descends un peu pour voir les sujets plus anciens, tu vas vite rĂ©aliser que câest rempli de gens pleins de bonnes intentions qui ont dĂ©clarĂ© haut et fort quâils allaient lancer leur blogue, Ă©crire un livre, partir leur entreprise⊠Et, un an plus tard, pas de blogue, pas de livre, pas dâentreprise.
BĂątir une audience est un travail d'endurance. Ăa prend du temps, de la persĂ©vĂ©rance et une dose herculĂ©enne de patience. On pense que ça prend trois mois, mais la rĂ©alitĂ© est que ça risque de prendre trois ans.
Peu de gens le font pour la simple et bonne raison que câest long.
Pas parce que câest compliquĂ©, mais parce que les gens aiment mieux passer leur samedi sur le bord de la piscine en buvant une grosse biĂšre quâĂ Ă©crire un article de blogue ou Ă©diter une vidĂ©o.
Ils aiment mieux sâacheter une nouvelle voiture que dâinvestir 100 $ Ă 200 $ par mois pour un hĂ©bergeur, une camĂ©ra et un peu de publicitĂ© Facebook.
Ils aiment mieux Ă©couter Game of Thrones que dâĂȘtre mis face Ă leur incompĂ©tence et dâĂȘtre obligĂ©s, Ă 34 ans, de prendre un cours en ligne pour apprendre comment faire quelque chose que personne dâautre autour dâeux ne semble avoir besoin dâapprendre.
Mais surtout, peu de gens prennent le temps de se dĂ©velopper une audience parce quâon nâen a pas besoin. Lâalternative est trop intĂ©ressante: avoir du fun avec ses amis ou sa famille, dĂ©canter devant une bonne Ă©mission de tĂ©lĂ©vision, aller faire du sport, patenter aprĂšs son char⊠TOUT semble plus intĂ©ressant que dâessayer dâavoir de lâavancement.
Câest exactement comme le culturisme! Tout le monde veut avoir un corps dâenfer, personne ne veut lever les putains de poids.
Ironiquement, se plaindre et adopter une mentalitĂ© de victime permet dâapprĂ©cier les plaisirs de la vie sans culpabilitĂ©. Quand on connaĂźt lâautre cĂŽtĂ© de la mĂ©daille, les sacrifices qui viennent avec le processus, câest un scĂ©nario particuliĂšrement attirant. Mais en mĂȘme temps, de tous ceux qui ont rĂ©ussi Ă traverser le no manâs land, aucun ne serait prĂȘt Ă redevenir un engrenage remplaçable.
Ceux qui sont perdants dans ce scénario sont les gens qui essaient, investissent temps, motivation et ressources, pour ensuite abandonner en cours de route.
Comment éviter que ce soit toi? Comment éviter de perdre ta mise de départ et avoir un bon retour sur le prix que tu payes?
Jâai dĂ©butĂ© alors que jâĂ©tais encore aux Ă©tudes. Par miracle, quelquâun mâa fait comprendre quâun diplĂŽme nâĂ©tait pas une garantie dâemploi et que, si je voulais accomplir mes rĂȘves, je devais commencer Ă pĂ©daler plus vite que mon voisin.
Jâai publiĂ© mon premier article le 2 septembre 2012. JâĂ©tais un jeune de 20 ans qui habitait le sous-sol de ses parents. En cinq ans, lâarticle a rĂ©coltĂ© 155 visites, dont probablement plus de la moitiĂ© par ma mĂšre (et lâautre moitiĂ© par moi-mĂȘme). JâĂ©tais complĂštement perdu, je nâavais aucune idĂ©e de ce que je faisais.
Du lancement jusquâau mois de septembre 2017, mon blogue a Ă©tĂ© lu par plus de 1,2 million de personnes et continue de recevoir entre 30 000 et 50 000 visiteurs uniques par mois. Ă 24 ans, jâai refusĂ© une offre dâemploi dans les six chiffres et personne nâa demandĂ© Ă voir mon CV. Maintenant, mon infolettre comporte 60 000 personnes et mon entreprise gĂ©nĂšre entre 10 k$ et 30 k$ de bĂ©nĂ©fices par mois.
En rĂ©trospective, câest impressionnant. Dans les faits, ça ne lâest pas.
Jâai commencĂ© Ă bloguer sans trop de sĂ©rieux, ne sachant pas trop oĂč me diriger. Ăa mâa pris un an avant de rĂ©aliser que je devais servir une audience en prenant le chapeau dâun Ă©lĂšve qui partage ses apprentissages.
Ă partir de ce point, jâai commencĂ© Ă considĂ©rer mon blogue comme une entreprise, et moi comme un employĂ©. Je publiais un minimum de 800 mots chaque semaine en testant TOUT ce quâil est possible de faire pour atteindre un maximum de gens le plus rapidement possible. RĂ©fĂ©rencement, techniques de rĂ©daction, publicitĂ©, mĂ©dias sociaux⊠JâexpĂ©rimentais avec les robots Twitter et Google+ alors que personne nây prĂȘtait attention, jâinteragissais dans les groupes LinkedIn et jâentrais en contact avec dâautres blogueurs chaque semaine. Jâinvestissais 10 % de mon salaire (Ă 11 $/h) en publicitĂ© Facebook et beaucoup plus en Ă©quipement de travail (camĂ©ra, ordinateurs, logiciels).
CâĂ©tait impossible dâĂ©chouer⊠Pas parce jâĂ©tais particuliĂšrement bon ou que le timing Ă©tait favorable, mais parce que jâavais en tĂȘte de publier chaque semaine, beau temps mauvais temps, jusquâĂ ce que ça rĂ©ussisse. Je mâattendais Ă ce que ça prenne cinq ans et jâĂ©tais prĂȘt Ă faire du bĂ©nĂ©volat pendant tout ce temps.
Merde, les gens font du bĂ©nĂ©volat pour des organismes tout le temps! Tant quâà ça, jâaime mieux ĂȘtre bĂ©nĂ©vole pour la fondation Olivier Lambert.
Câest certain que la chance a jouĂ© un rĂŽle dans tout ça, si ce nâest que dâĂȘtre nĂ© au Canada et dâĂȘtre bilingue. Mais avec un peu de chance, nâimporte qui peut avoir du succĂšs. Il ne suffit que dâĂȘtre stratĂ©gique, patient, disposĂ© Ă apprendre et prĂȘt Ă investir entre 5 et 15 heures par semaine.
Quand on fait les choses Ă moitiĂ©, quâon refuse dâapprendre quoi que ce soit et quâon abandonne Ă la moindre embĂ»che, câest impossible de rĂ©ussir. Fais plutĂŽt en sorte que ce soit impossible de ne pas rĂ©ussir.
Nathan Barry et Chris Coyier ont tous deux commencĂ© Ă apprendre le design web en 2006. Les deux Ă©taient aussi compĂ©tents, travaillaient aussi fort et avaient les mĂȘmes avantages. La seule diffĂ©rence entre les deux est que Chris partageait ce quâil apprenait via son site web (CSS-tricks.com).
Fast forward en 2012, Chris voulait arrĂȘter de prendre des contrats pendant un mois pour refaire le visuel de son site web. Il a donc crĂ©Ă© une campagne Kickstarter pour aller chercher les 3 500 $ dont il avait besoin. Pour rĂ©compenser ses supporteurs, il leur a proposĂ© des vidĂ©os tutoriels quâil filmerait pendant le processus.
Puis, quelque chose sâest passé⊠Son audience a rĂ©pondu Ă lâappel et sa campagne a vite dĂ©passĂ© son objectif pour atteindre un peu plus de 87 000 $. Incroyable.
Nathan a suivi tout ça de loin â frustrĂ©. Ils ont commencĂ© en mĂȘme temps, ont progressĂ© au mĂȘme rythme et possĂšdent les mĂȘmes compĂ©tences. Pourquoi est-ce que Chris pouvait appuyer sur un bouton et faire 87 k$ et pas lui?
Nathan prenait un contrat, le livrait et passait au suivant. Chris faisait la mĂȘme chose, MAIS juste avant de passer Ă autre chose, il prenait le temps de partager tout ce quâil avait appris pendant le projet sur son site web.
Il donnait des bouts de code, écrivait des tutoriels et expliquait les méthodes utilisées. Et ce, pour chaque projet.
Nathan a lancĂ© son site web quatre ans aprĂšs Chris, le 4 fĂ©vrier 2010. En 2012, la mĂȘme annĂ©e que Chris a fait son Kickstarter, le blogue de Nathan lui donnait assez de notoriĂ©tĂ© pour quitter son emploi et devenir auteur.
Il a fait 145 471 $ en 2012, 256 725 $ en 2013 et 299 088 $ en 2014 (tout ça en USD).
En 2015, il a arrĂȘtĂ© de bloguer pour lancer ConvertKit, une entreprise de marketing par courriel spĂ©cialisĂ©e pour les blogueurs.
En 2016, son entreprise a gĂ©nĂ©rĂ© 4,1M de chiffre dâaffaires (dont plus dâun million en profit) et dĂ©bute lâannĂ©e 2017 avec plus de 518 000 $ en revenu mensuel rĂ©current.
Sainte. Putain. De merde.
Devenir un influenceur nâest pas une obligation. Tu nâas pas besoin dâavoir un million de visiteurs sur ton site web pour avoir une job que tâaimes et un salaire qui te permet dâĂȘtre heureux. Par contre, rĂ©pertorier publiquement ta progression Ă travers tes projets et tes accomplissements va rendre tout le reste mille fois plus facile.
Toutes les histoires dont jâai parlĂ© ont menĂ© Ă lâentrepreneuriat. La raison est simple: lorsquâon a une audience, câest vraiment difficile de ne pas devenir un entrepreneur. Les gens vont se mettre Ă tâĂ©crire pour te demander de leur vendre quelque chose. Ils vont te confier leurs frustrations, besoins, peurs et dĂ©sirs et toutes ces informations vont te donner une certaine perspective sur le marchĂ©. De ce nouveau point de vue va naĂźtre lâambition dâaider ces gens en leur proposant un produit ou un service.
MAIS, si tu nâas aucune envie de devenir entrepreneur, sache que cette fin nâest pas sans issue.
Développer ton influence va te donner accÚs à des entrevues pour des postes qui étaient autrefois hors de portée.
Les employĂ©s transfĂšrent une partie de leur notoriĂ©tĂ© Ă la compagnie pour laquelle ils travaillent. Si tu es designer et que 30 000 personnes suivent ton travail sur Instagram, tu as beaucoup plus de valeur aux yeux dâune agence quâun designer Ă©quivalent, mais peu connu. Oui, tu vas coĂ»ter plus cher, mais tu risques Ă©galement dâattirer des clients et dâaugmenter le prestige de lâagence en question! Si lâemployeur prĂ©fĂšre engager lâautre personne, câest parce quâil recherche un engrenage remplaçable â exactement ce que tu cherches Ă Ă©viter.
Et non seulement ça, mais imagine que lâemployeur que tu cibles soit un de tes fans! Imagine quâil lise tous tes textes, regarde toutes tes vidĂ©os et rĂȘve secrĂštement de tâembaucher depuis un certain temps. Le travail de persuasion est DĂJĂ fait, ne reste plus que la nĂ©gociation.
Câest justement ce Ă quoi on va sâattarder dans le prochain et dernier chapitre. Comment nĂ©gocier pour ce quâon vaut?