Le pire cauchemar d’un programmeur c’est de réécrire deux fois la même ligne de code.
En tant qu’entrepreneur, je crois que nous avons beaucoup à apprendre de cette façon de penser. Il est essentiel de standardiser nos procédures puis les automatiser.
La différence entre un travailleur autonome et un entrepreneur, c’est que l’entrepreneur met en place des systèmes - des procédures - et les automatiser de façon à pouvoir se concentrer sur autre chose à valeur ajoutée.
D’une certaine façon, c’est la seule façon de croître.
Sans système, nous sommes condamnés à toujours recommencer les mêmes choses et il est donc impossible d’en faire plus sans passer plus d’heures à travailler.
Le problème, c’est que même en passant chaque heure éveillée à travailler sur notre entreprise, on ne peut pas inventer plus d’heures, alors, inévitablement notre croissance est freinée.
Comme je suis actuellement les deux mains dans ce processus de standardisation, j’ai pensé écrire sur le sujet pour donner de la matière à réflexion aux travailleurs autonomes qui désirent briser leurs chaînes et bâtir une entreprise - et surtout - obtenir les opinions d’autres entrepreneurs qui partageront leurs bons et mauvais coups avec le reste d’entre nous.
Alors, sans plus tarder, voici les 3 grandes étapes pour créer une fondation solide sur laquelle bâtir votre entreprise:
Dans ce premier article, je n’aborderai que la première étape.
Déléguer sans avoir préalablement bien identifié la meilleure façon de faire les choses peut rapidement virer au cauchemar. Mais je partagerai mon expérience à ce sujet dans un prochain article.
Pour le moment, concentrons-nous à créer une base solide pour l’expansion de notre entreprise.
Vous êtes prêt? C’est parti.
Tout commence par la standardisation.
Dans un premier temps, je vais expliquer comment j’ai perdu des milliers de dollars à cause de ma “non-standardisation” au cours des 3 dernières années.
Nous verrons ensuite plusieurs exemples de processus qu’il est possible de standardiser en à peine quelques heures et d’autres, de plus grande envergure, qui ne se font pas du jour au lendemain mais qui sont encore plus profitables.
Finalement, nous aborderons les dangers de déléguer sans avoir standardisé.
Vous avez deviné, je m’apprête à dévoiler que cette recette miracle c’est… *roulement de tambour*... de ne rien faire de standard.
Mais pourquoi cette nouvelle obsession et en quoi cela représente-t-il réellement un suicide financier?
Prenons un exemple simple: envoyer une soumission à un client.
Temps requis: 1 heure
Temps requis: 10 minutes
Je prends volontairement un exemple très simple, qui peut s’appliquer à n’importe qui pour démontrer comment il est possible de sauver quelques dizaines d’heures par année seulement à rédiger des soumissions.
Mais qu’en est-il des produits/services plus complexes? J’espérais justement qu’on me pose la question…
Par exemple, lorsque je produis une soumission pour la conception d’un site web, même si mon gabarit de présentation suit exactement la formule précédente, le prix en revanche dépend de plusieurs éléments qui varient d’un projet à un autre.
Je me suis simplifié la vie avec un simple tableau Excel dans lequel j’ai une liste de tous les éléments possibles et imaginables lors de la conception d’un site et le temps requis pour les exécuter.
Résultat: je n’ai qu’à cocher les éléments applicables et en moins de 2 minutes mon évaluation de temps est terminée.
Autrement dit, même lorsqu’il n’est pas possible de standardiser un élément, il est toujours possible de standardiser notre façon de faire.
En 2014, mon rapport de dépenses ne comportait qu’une poignée de factures. Retrouver les factures manquantes ne m’a pris que quelques heures, et même si j’en avais oublié quelques unes, ça n’aurait pas représenté des montants très importants.
En 2016, j’ai plus de 400 factures dans mon rapport de dépenses. Sans un système efficace, j’en aurais pour une éternité.
Pire encore, si mes dépenses d’opération totalisent 50 000$ et que j’échappe 5% de ces factures, c’est jusqu’à 1000$* de profit net que je perds en impôt. Bye-bye.
Si vous ne croyez pas avoir besoin de standardiser aujourd’hui, c’est peut-être parce que les choses ne vont pas encore suffisamment vite.
Quand le volume augmente (quantité de clients par exemple) les pertes de temps et d’argents sont aussitôt multipliées.
On a souvent peur que la standardisation nuise à l’expérience de nos clients et qu’ils ne se sentent pas uniques ou importants.
Laissez-moi vous dire ce qui nuit réellement à l’expérience client:
...et toute ces erreurs peuvent être évitées si nous avons un processus clair dans notre façon de travailler.
Dans son livre The checklist manifesto, Atul Gawande démontre comment, même des médecins, font constamment de “petits oublis” lorsqu’ils ne suivent pas leur liste de procédures et comment des milliers de vies seraient épargnées si les procédures étaient suivies à la lettre, étape par étape.
La plupart d’entres nous n’avons pas de vies entre les mains, mais des procédures claires et optimisées ne font pas que nous permettre de sauver du temps, ça garantit un service de qualité à nos clients.
Beaucoup de gens savent que Steve Jobs s’habillait tous les jours de la même façon, comme ça il pouvait s’habiller sans réfléchir et conserver tout son pouvoir décisionnel pour ce qui est important.
Il n’y a rien de trop “banal” pour être standardisé.
Bien entendu, ce sera différent pour chaque entreprise.
Cela dit, il existe 3 pistes de réflexion qui me permette d’identifier rapidement la plus grande priorité:
Il y a sans doute une poignée de choses dans votre entreprise que vous pourriez standardiser en moins d’une heure et qui vous rapporteront des “dividendes temporels” pour des années à venir.
L’autre avantage de commencer par les “petites choses”, c’est de se faire les dents et de réaliser des victoires rapides afin d’avoir envie d’en faire plus!
Les plus grands gains en productivité proviendront des choses qui nous prennent le plus de temps dans une semaine, soit parce qu’elles prennent beaucoup de temps ou parce qu’elles se produisent souvent.
Si j’ai la possibilité de sauver 20% d’une tâche A qui me prend 1 heure par semaine ou 10% d’une autre tâche B qui me prend 5h par semaine, il va de soi que mon retour sur investissement sera d’autant plus grand avec la tâche B.
Comme je le mentionnais plus tôt, déléguer une tâche qui n’est pas optimale ça peut tourner au cauchemar - et coûter cher.
Si vous voulez déléguer quelque chose, assurez-vous que le processus soit standard et efficace avant de passer le flambeau.
Dans un prochain article, j’aborderai davantage le sujet de la délégation et de l’automatisation. D’ici là, bonne standardisation et n’hésitez pas à partager vos anecdotes dans les commentaires!
*Cet estimé est calculé à un taux de 40% d’imposition pour un travailleur autonome, mais je suis convaincu qu’il ne s’agit que d’une généralisation et mon comptable voudra s’arracher les yeux lorsqu’il lira mon exemple. Le point que je veux faire, c’est que même s’il s’agissait de 100$, c’est déjà 100$ de trop!
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