LES BUNKERS

Le mensonge du multitâche…

Toutes mes excuses à la gent féminine, mais le multitâche est un mythe. Alors qu’on a l’impression d’être productif lorsqu’on fait deux ou trois choses en même temps, notre cerveau, lui, vit une tout autre expérience.

Dans les faits, lorsqu’on pense faire du “multitâche”, notre cerveau ne fait qu’alterner rapidement d’une tâche à l’autre. Et chaque fois qu’on alterne, il doit essayer de se rappeler ce qu’il faisait avant de changer, un phénomène qu’on nomme “Attention Residue”.

Mais là, tu te dis que ça ne doit pas être si mauvais que ça. Changer rapidement d’une tâche à l’autre, même ton iPhone est capable de faire ça. Comme tu vas voir, le multitâche est quelque chose qui coûte cher à notre cerveau. Une étude a démontré que de pratiquer le multitâche peut réduire ta productivité jusqu’à 40 % alors qu’une autre étude met de l’avant que ses participants engagés dans du multitâche subissent une baisse de quotient intellectuel supérieure aux participants ayant perdu une nuit de sommeil ou, tu vas rire, à ceux qui sont très high sur le pot.

Tu penses que j’ai fini avec mes études, mais je fais juste commencer. Une autre étude a comparé le cerveau des gens qui font du multitâche quotidiennement et d’autres qui en font moins. Résultat? Ceux qui font du multitâche auraient moins de matière grise dans le cortex cingulaire antérieur que ceux qui n’en font pas! Cette région du cerveau est responsable de la régularisation des émotions. Ce n’est donc pas surprenant d’apprendre que le multitâche est associé à l’anxiété et à la dépression.
Avec tout ça, tu te dis sans doute “C’est bien Oli, mais moi je ne suis pas comme ça”.

Je m’excuse à l’avance de devoir éclater ta perception erronée de toi-même, mais une autre étude réalisée à Stanford (je sais, je suis fatiguant) a justement testé cette hypothèse — est-ce que les gens qui s’autoproclament bons au multitâche sont véritablement bons pour faire du multitâche?

La réponse est un délice d’ironie. Les gens qui se croient capables de faire plus d’une chose à la fois avec succès n’étaient non seulement pas meilleurs que les autres, mais pires!

est important que tu réalises que le multitâche ruine ta vie. Lorsque tu manges en écoutant la télévision, non seulement tu n’apprécies pas ton émission ou ton met à sa juste valeur, mais tu ingères en moyenne 10 % plus de calories sur le coup et 25 % plus lors du prochain lunch (parce que c’est plus difficile de se rappeler combien on a mangé).

Et le portrait est encore plus lugubre lorsqu’on s’intéresse à l’impact du multitâche sur les relations interpersonnelles. Il a été prouvé hors de tout doute qu’une personne qui texte en présence des autres est 1 000 % plus susceptible de finir ses jours seule, en dépression, entourée d’au moins 7 chats...

L’exil

La réalité est qu’à moins d’être barista ou contrôleur aérien, probablement que tu n’as pas besoin de faire du multitâche, mais que tu le fais quand même.

Tu te fais interrompre par une pensée hors sujet, comme “Je me demande s’il va pleuvoir demain” alors tu sors ton téléphone de façon tout innocente pour vérifier. Je veux dire… C’est sur ta maudite page d’accueil, ça va prendre 2 secondes et ta curiosité va avoir été satisfaite. Le problème, c’est qu’une fois sur ton téléphone, tu vois une notification de Stacey qui a commenté une de tes photos Instagram. Tu veux instantanément voir c’est quoi alors tu cliques dessus. Mais une fois sur Instagram, tu te rends compte que OMG! 7 personnes ont liké tes différentes photos. Qui sont-ils!? Doux Jésus, une de ces personnes s’adonne à être une jolie jeune femme qui aime un peu trop se prendre en photo. Tu scroll à travers ses photos et… Attends, qu’est-ce que tu faisais déjà? Ah oui! Le rapport annuel... Oh! Mathieu a commenté mon dernier statut!

Je crois qu’il y a deux coupables qui nous empêchent de rester concentrés sur une seule tâche à la fois. Numéro un, on est incapables d’attendre pour avoir une information et, numéro deux, on a beaucoup trop de notifications.

Imagine… Si on voulait connaître quelque chose il y a à peine 30 ans, on devait aller à la bibliothèque, trouver le livre et chercher l’information à travers 300 pages. Aujourd’hui? On entre deux ou trois mots dans Google et le tour est joué. De nos jours, on s’attend à ce que tout soit instantané et on est incapables de tolérer de savoir qu’on ignore quelque chose.

La preuve? On voit “Les 4 fruits utilisés par les Incas pour transformer le gras en muscle!” avec une photo d’un fruit vraiment dégueulasse et qu’est-ce qu’on fait si on a le moindrement un surplus de poids? Yep, that’s right. On clique dessus. #Clickbait

Et puisque la plupart des gens ne se sentent pas engagés par leur travail, tu peux être sûr qu’ils ont toujours 1 000 choses qui leur trottent dans la tête. Une de ces choses va les forcer à sortir leur téléphone pour vérifier une information. Et une fois sur le téléphone, le deuxième coupable du déficit d’attention entre en jeu: la notification.

Selon une étude qui a comparé le cerveau de jeunes adultes accros à Internet à ceux de gens normaux dans le même groupe démographique, l’usage abusif des médias sociaux aurait un impact négatif sur les zones du cerveau responsables du contrôle des émotions, de l’attention et de la prise de décision. Ces changements sont étrangement similaires à ceux qu’on peut retrouver dans le cerveau des alcooliques et des cocaïnomanes.Les

médias sociaux nous permettent d’avoir une récompense (une dose de dopamine) avec relativement peu d’efforts (aller voir ta notification), ce qui reprogramme le cerveau à désirer ces situations. Et, comme avec une bonne grosse ligne de coke, plus on en prend, plus on en veut.
Probablement que tu penses que tu n’as pas de problème avec les notifications et que ton cerveau est complètement sain, mais laisse-moi te poser une question… Est-ce que ça t’est déjà arrivé de sentir vibrer dans ta poche alors que ton cellulaire n’y était même pas? C’est ce qu’on appelle des vibrations fantômes et, si tu en as ressenti dans les dernières semaines, c’est la preuve que ton cerveau est, en bon français, fucké ben raide.
La première étape vers notre rédemption est d’accepter notre impuissance face à l’emprise maléfique des notifications sur notre attention.

Le meilleur exemple que je peux donner est mon addiction maladive aux sacs de chips. Si j’ai le malheur de m’installer devant la télévision, je suis absolument incapable de résister à la tentation. Ma solution? Comme un fumeur incapable de se contrôler, je jette le sac aux poubelles et j’évite la rangée des chips lorsque je vais à l’épicerie.

La solution est donc simple: ouvre tes préférences Facebook, Instagram, Twitter, LinkedIn et désactive toutes tes notifications. Personnellement, la seule que je garde est celle de Facebook Messenger.

Ensuite, prends l’habitude de toujours mettre ton téléphone sur “silencieux”. De mon point de vue, si ton téléphone peut te convoquer à tout moment de la journée tel un esclave junkie en manque de sa dose, tu as un “léger” problème. TU décides quand c’est le temps de prendre ton téléphone, pas le contraire!

Lorsque tu travailles sur ton ordinateur, ferme Messenger, Facebook et Gmail. Utilise l'extension chrome Go Fucking Work pour limiter ton accès aux sites qui te dérangent.

Fin de l'extrait

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